La chapelle Notre-Dame de Montplacé
Au début du XVe siècle, un sanctuaire existait à Montplacé élevé en l'honneur de Notre Dame.Au XVIIe siècle il en restait encore quelques vestiges. La terre de Montplacé appartenait aux seigneurs de Jarzé. L'un des plus connus, Jean BOURRÉ, ministre de Louis XI, l'acquiert en 1473.
L'historien angevin Joseph GRANDET écrit dans Notre Dame Angevine, en 1834, " La tradition du pays est qu'il y avait seulement un petit arceau ou appentis dans lequel était placée l'image de Notre- Dame qu'on y voit encore mais cette espèce de chapelle était tellement négligée qu'on y faisait loger des troupeaux de moutons comme dans une étable".
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LA VISION DE LA BERGEREDans la brochure Montplacé, pèlerinage du baugeois (1940) Georges Mahille du Chêne, raconte : « Dans les premières années du XVIIe siècle, probablement vers1610, une bergère gardait ses moutons aux alentours de la métairie de Montplacé. Elle file le chanvre tout en surveillant son troupeau avec soin car la lande est infestée de loups... Le soleil va disparaître derrière la silhouette imposante du château de Jarzé... c'est le signal de la rentrée à la métairie. La bergère, rassemble son troupeau et se met en route. En entrant dans la cour de la ferme, les animaux se dirigent vers la bergerie, probablement l'ancienne chapelle. À l'intérieur, se trouvent les restes d'un autel supportant une vieille statue en bois de la Vierge. La bergère va se retirer, lorsque tout à coup une lueur très vive illumine le fond de l'arceau. Elle s'avance en tremblant vers la statue qu'elle voit environnée de flammes éblouissantes, une grande lumière "sortant de l'image" et rayonnant au loin avec un étrange éclat. Saisie de frayeur, la bergère ne peut surmonter son émotion et s'évanouit. » LES FOULES ACCOURENTLa nouvelle de la manifestation de la Vierge à la bergère se répand dans le voisinage. Les pèlerins accourent et sont toujours plus nombreux.Ils se pressent autour de la statue et la prient avec ferveur. « Toutes sortes de personnes pauvres et riches venaient en pèlerinage, charrettes et carrosses amenaient les malades dont la plupart s'en retournaient guéris ou du moins soulagés, rapporte Joseph Grandet qui raconte ensuite un cas de guérison : En 1674, Barthélemy ROGER, moine bénédictin a laissé cette note dans son histoire d'Anjou: « En ce temps (1643), commença la dévotion à la chapelle Notre-Dame de Montplacé, en Jarzé, qui a continué depuis avec une prodigieuse affluence en ce lieu ». Il est décidé de construire la chapelle sur le lieu même de la manifestation de la Vierge. Cependant des incidents divers interrompent à plusieurs reprises la construction de la chapelle. L'historien Joseph GRANDET rapporte « les ouvriers avec qui on avait fait marché et qui s'étaient fait avancer l'argent, firent banqueroute et étant devenus insolvables, abandonnèrent l'ouvrage après en avoir jeté les fondements ». Après une nouvelle tentative, il est fait choix d'un architecte peu scrupuleux. Puis le peste ravage Jarzé en 1639 et 1640. Les fidèles ne s'étant pas découragés et leur générosité chaque fois renouvelée permet de recueillir les fonds nécessaires. « Enfin, écrit Joseph GRANDET, après une longue suite d'années, on acheva cette chapelle tant désirée, telle qu'on la voit présentement, qui a été près de soixante ans à bâtir et qui a coûté plus de soixante mille livres ». On implore Notre -Dame de Montplacé pour des grâces diverses. Sur le registre des baptêmes de Jarzé il est écrit que, le 26 octobre 1645 dans l'église, eut lieu le baptême d'un enfant « né la mère faisant neuvaine à la chapelle de Montplacé. » Sur ce même registre, le 15 septembre 1681, un huguenot, Jacques VIMERS, natif de Baugé, était venu faire son abjuration dans la chapelle en présence de M. LEROYER, curé ; sa femme, Marie BLOT, suit son exemple et, le 13 juillet 1683, elle se convertit à la religion catholique en l'église paroissiale de Jarzé. |